Le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, s’est présenté hier devant le Parlement Européen pour répondre à des questions, ce qu’il a fait avec parcimonie.
Hier, mardi 22 mai, Mark Zuckerberg a été invité à témoigner devant le Parlement européen, après un imbroglio et une annonce initiale que l’audition se déroulerait à huis clos et sans caméras dans la salle…. ironique lorsque le sujet principal était la protection de la vie privée en ligne !
Seuls les dirigeants des groupes politiques, le président de la commission LIBE Claude Moraes et le président du Parlement européen Antonio Tajani étaient autorisés à assister à la réunion. Cela n’a cependant pas empêché le PDG de Facebook de répondre à certaines questions délicates.
Bien qu’il ait insisté sur le fait que plus de 200 applications ont été interdites de Facebook à la suite du scandale de Cambridge Analytica*, M. Zuckerberg a admis que sa société a fait trop peu d’efforts pour protéger les données personnelles de ses utilisateurs. Il a assuré l’auditoire que Facebook se conformerait au nouveau GDPR, qui entrera en vigueur ce vendredi 25 mai (obligatoire pour toute entreprise travaillant sur le territoire de l’UE…) et qu’il a l’intention d’améliorer l’Intelligence Artificielle pour arrêter les messages de haine sur les médias sociaux.
Dans l’ensemble, les députés européens ont été plutôt insatisfaits des réponses données par M. Zuckerberg, regrettant le format de l’audition, qui lui a permis de ” choisir ses réponses “, tandis que les Verts ont souligné le manque de sérieux des réponses de Zuckerberg aux représentants du Parlement.
Ce débat s’est déroulé dans un contexte de préoccupations croissantes concernant la protection des données au sein de l’UE, avec plusieurs cas d’utilisation abusive de données à caractère personnel par des entités tierces et des entreprises privées. Ce débat intervient la semaine où le Forum civique européen se penchera plus précisément de la question des libertés civiles et de la surveillance en ligne par les États et les acteurs privés lors des Journées de la société civile, qui auront lieu les 25 et 25 mai au Comité économique et social européen. L’atelier, organisé conjointement avec l‘Association européenne pour la défense des droits de l’homme (AEDH) et la section Transports, énergie et société de l’information du CESE, mettra notamment en vedette Mario Oetheimer de l’Agence des droits fondamentaux de l’UE, mais aussi EDRi, Yes We Hack et quelques contributions de Christopher Wylie, le lanceur d’alerte qui a révélé le scandale de Cambridge Analytica.
*Le cabinet de conseil politique britannique Cambridge Analytica a travaillé sur la campagne du président américain Donald Trump et a acquis les données de 87 millions d’utilisateurs, dont jusqu’à 2,7 millions dans l’UE, via Facebook.